Le DPE : Un diagnostic inadapté au bâti patrimonial

Publié le 26 Juillet 2023

Le diagnostic de performance énergétique, malgré une refonte en 2021, fait toujours débat. Il est en effet jugé inadapté dans certains cas. Pour les petites surfaces par exemple, la méthode de calcul est pénalisante. Ainsi, un grand nombre de petits logements se retrouvent classés dans les passoires énergétiques. Les récentes interdictions de location de ces mêmes passoires énergétiques peuvent alors devenir problématiques, notamment dans les villes universitaires où les logements de petite surface sont légion.

Le 30 mai 2023, la commission d’enquête sénatoriale « sur l’efficacité des politiques publiques en matière de rénovation énergétique » recevait les associations nationales de défense du patrimoine qui auraient souhaité être associées à l’élaboration du DPE. En effet, s’il ne s’applique pas aux monuments historiques, il concerne les bâtiments anciens (ceux datant d’avant 1948). Or, près d’un tiers de ces bâtiments soumis au DPE se retrouvent considérés comme des passoires thermiques. Ces mêmes passoires thermiques qui se retrouvent interdites de location et soumises à la réalisation d’un audit énergétique. Or, le DPE n’est absolument pas adapté au bâti ancien, pas plus que les diagnostiqueurs ne sont correctement formés à la spécificité de ce même bâti.

Ainsi les associations considèrent-elles que le gouvernement met l’accent sur la rénovation énergétique sans tenir compte de ce patrimoine ancien, aux caractéristiques spécifiques. De la même façon, les artisans sont peu formés pour réaliser des rénovations énergétiques qualitatives sur des bâtiments anciens, notamment en matière d’isolation. En utilisant les méthodes modernes sur des matériaux et des méthodes de construction anciennes, il n’existe aucune garantie d’efficience. Par ailleurs, si des aides existent pour la rénovation du bâti patrimonial, elles sont loin de couvrir l’intégralité des coûts des travaux, et ce, d’autant plus s’ils sont réalisés par des spécialistes du bâti ancien, car ils sont bien plus coûteux.

Ces bâtiments pourraient ainsi se retrouver abandonnés et se dégrader rapidement, ce qui, dans les enjeux actuels de revitalisation des centres-villes et d’attractivité des territoires, pourrait se révéler un point plus que négatif.

Reste à savoir aujourd’hui s’il faut plancher sur une nouvelle réforme du DPE ou s’il faut tout simplement repartir à zéro et recréer un outil efficace pour chaque type de bâtiment.

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